Politiser la thérapie – par une pratique située féministe

Praticienne en thérapie féministe depuis plus de 5 ans, j’ai repris des études de genre pour réfléchir à l’importance d’une politisation de la thérapie dans une approche féministe, au sein du D.U. “Pratiques de genre : éducation, médecine, psychanalyse et société” de l’Université Paris Cité.

J’y ai rédigé un mémoire de fin d’année : Politiser la psychothérapie par une pratique située féministe.

Je vous propose de consulter ce document dans sa version revue et allégée.

Il ne s’agit pas d’un manuel pratique de thérapie mais d’une réflexion théorique sur les enjeux d’une politisation de la thérapie, basée sur la critique féministe de la neutralité et sur la proposition, à l’inverse, d’un positionnement « situé ».

 

Le mouvement féministe nous a appris que l’intime, le personnel, est politique. Pourquoi dès lors cet intime déposé dans l’espace thérapeutique pourrait-il, devrait-il se défaire du politique à l’entrée du cabinet de psy ? Et comment le pourrait-il ? Le politique est toujours déjà présent dans l’espace thérapeutique. Nous sommes simplement censés ne pas le voir, et rester – ou faire semblant d’être – neutres. 

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Nous devons nous mettre à l’écoute de ce politique déjà là. La posture thérapeutique ne devrait pas cliver notre client·e comme notre écoute en coupant le dedans d’un dehors illusoirement laissé à l’extérieur du cabinet. En refoulant ainsi le politique, nous ne sommes pas en mesure d’accueillir la personne dans son entièreté, en tant que membre d’une société, alors même que les positions qu’elle y occupe construisent et impactent son psychisme.

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Nos corps, nos intimités, nos identités, nos détresses sont toujours traversé·es par des rapports de pouvoir. Car « le personnel est politique » comme le rappelait le slogan politique de la Seconde Vague féministe. Dès lors, une thérapie qui est un espace de l’intime peut-elle s’affranchir du politique ? Si le personnel est politique, peut-on encore faire de la thérapie sans politique ? Une thérapie sans politique a-t-elle du sens ? Dès lors, comment politiser la thérapie ? Et en quoi la thérapie féministe peut-elle répondre à cette proposition ?