Le stress et l’anxiété sont l’une des principales demandes d’accompagnement en sophrologie. Mais… c’est quoi la différence ? (parce que bon, s’il y a deux mots différents, c’est pas pour rien).

LE STRESS

Le stress est un phénomène NORMAL d’adaptation à une situation nouvelle, à un « stresseur » potentiellement anxiogène. Il permet de mobiliser nos ressources pour agir. Pour résumer très simplement, le corps capte cette situation (par les sens), envoie l’info au cerveau qui met en place tout un mécanisme d’adaptation via le système nerveux pour sécréter et diffuser de l’adrénaline dans le sang, via les glandes surrénales (je vous fais pas non plus un cours de neurosciences. Déjà parce que je ne suis pas prof de neuro, ensuite parce que vous n’êtes pas étudiant·e en neuro. Sinon vous savez tout ça). L’adrénaline augmente le rythme cardiaque et respiratoire, ce qui booste l’activité cérébrale pour prendre une décision et agir. Bref, cela permet de s’adapter à la situation anxiogène.

L’adrénaline permet également d’augmenter la tension musculaire, afin de permettre au corps de réagir, si besoin, en cas de danger. Les effets secondaires plus désagréables sont : agitation, nervosité, troubles du sommeil, bouffées de chaleur, tensions et douleurs musculaires.

Le corps ainsi paré, il peut s’adapter, et la situation stresssante peut être maîtrisée. Tout revient ensuite à la normale : corps et cerveau retrouvent leur calme, l’équilibre se rétablit (on parle d’homéostasie).

Ça, c’est le stress « normal », qui peut nous arriver régulièrement, et qui se passe bien puisque l’équilibre se rétablit à la fin. Happy end.

Le stress devient problématique lorsqu’il se prolonge ou se répète trop souvent, ce qui épuise le corps, qui ne peut plus récupérer, jusqu’au craquage. Là, le cerveau fait sécréter une hormone supplémentaire : le cortisol (qu’on appelle hormone du stress). Le cortisol bloque les fonctions du corps qui ne sont pas essentielles pour se défendre, afin de réagir encore mieux et de s’adapter au stresseur. Parmi ces fonctions : la digestion. D’où les maux de ventre des stressé·es (le syndrome du colon irritable par exemple).

Par ailleurs, le stress chronique entraîne de la fatigue donc de l’irritabilité, de la colère, des douleurs chroniques, des insomnies, voire même de la dépression.

Pour « gérer » son stress, on peut travailler sur la cause du stress (modifier la situation, l’éliminer, la résoudre. Par exemple : changer de boulot (oui, je sais, pas si simple), trouver un arrangement avec son voisin qui se prend pour Jimi Hendrix tous les dimanches matins).

Mais comme le stress est physiologique, impactant le corps avant tout, on a tout intérêt à recourir à une pratique corporelle pour le réguler, et notamment une pratique corporelle en conscience (et non une simple crise de sport pour se défouler, même si ça peut être très utile aussi, notamment pour se décharger). La sophrologie (bien sûr) mais aussi, par exemple, le yoga. Les exercices de relaxation et de respiration proposés par la sophrologie permettent d’augmenter sa résistance aux tensions et à l’emballement de la respiration, de calmer les douleurs dues aux tensions, de calmer le système nerveux qui dirige tout ce mécanisme.

L’ANXIÉTÉ

L’anxiété est à l’origine, aussi, un ressenti normal. C’est également un mécanisme mis en place par notre corps pour faire face à un danger potentiel. Il s’agit d’une peur ressentie face à une situation ou un événement à venir, qui serait un problème ou un danger. Alors que le stress se déclenche dans la situation (au moment de monter sur scène) ou face à l’élément stresseur (quand je croise un ours affamé dans le hall de mon immeuble), l’anxiété se manifeste sans élément stresseur.

L’anxiété est donc l’anticipation d’un stress futur possible. En gros : je stresse à l’avance d’une situation qui pourrait me faire stresser… Ce qui peut dérouter, puisqu’on ressent ce malaise diffus et désagréable sans raison apparente, notamment si on ne fait pas le lien avec l’objet de l’anxiété (je me sens anxieux·euse sans trop savoir pourquoi). Lors d’une attaque de panique (un gros pic d’anxiété), la personne peut avoir l’impression qu’elle va mourir ou devenir folle… sans raison. De quoi inquiéter… et ajouter à l’anxiété.

L’anxiété est utile puisqu’elle nous permet de prendre nos précautions vis-à-vis de cet événement futur afin de nous y préparer au mieux.

Mais à haute dose, elle peut devenir handicapante, empêchant d’agir, d’atteindre ses objectifs. En effet, la personne anxieuse va peu à peu éviter la situation menaçante et ainsi limiter sa vie sociale, professionnelle, personnelle. Cet évitement peut engendrer de la frustration. Avec cette impression de ne pas avoir le contrôle sur soi, sur sa vie. Elle entraîne également des troubles physiologiques (troubles du sommeil, fatigue chronique, troubles digestifs, irritabilité, difficulté à se concentrer, migraines, tensions musculaires).

Si elle s’installe, elle peut mener aux addictions, aux idées noires voire au suicide.

Pour réguler l’anxiété, la première chose à faire est d’en comprendre la neurophysiologie. En cabinet, je prends le temps de faire un peu de pédagogie si besoin. La personne comprend ce qui se passe dans son corps, comprend que l’anxiété est avant tout un phénomène physiologique agissant sur son système nerveux. Elle peut alors mieux utiliser les techniques de la sophrologie.

Il va donc falloir que je vous raconte le lien entre respiration, bulbe olfactif et amygdale…